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DE BIOLOGIE Les
réactions de stress sont une suite de
phénomènes qui se déroulent en cascade et il
est possible de les étudier de leur origine à leur
expression corporelle.
Ces réactions ne
sont pas bonnes ou mauvaises, positives ou négatives,
bénéfiques ou néfastes : elles
existent…
Elles ont pour but final de nous
préserver (conservation vitale). Ce qui est néfaste,
ce n’est pas notre système de réponse
vis-à-vis du stress (ce système est simplement
présent pour nous permettre de nous adapter), c’est
l’utilisation que nous pouvons en faire.
La
réponse est soit néfaste quand les capacités
d’adaptation sont dépassées ou quand le
processus n’avait pas à être
déclenché, soit bénéfique quand
cette réaction produit une adaptation indispensable pour
l’organisme, lui permettant de retrouver son
équilibre.
" Le Stress
est une réponse non spécifique de
l’organisme à tout événement
perçu réel ou imaginaire et nécessitant une
réaction d’adaptation ou produisant une contrainte "
R.S. ELIOT- C’est
une
réponse non spécifique (et
stéréotypée) : les stimulations qui peuvent
provoquer la réponse sont extrêmement multiples,
diverses, simples ou sophistiquées mais de toutes
façons la réponse sera univoque et
standardisée. C’est un peu comme si un ordinateur
très sophistiqué ne pouvait répondre que par
oui ou non
- Elle
touche
l’organisme dans son ensemble : tout
l’être y participe, aussi bien le corps que
l’esprit. C’est une réaction biologique,
émotionnelle et cognitive.
- L’événement
peut être
réel ou imaginaire : c’est la grande
caractéristique de l’être humain qui est
doué d’imagination et de mémoire : le
stress peut être provoqué par un
événement réel (qui sera
apprécié de façon variable par chaque
individu… je peux être stressé par une
souris et pas vous…) mais en plus le stress peut
être provoqué par le souvenir d’une
situation ou l’imagination d’un
événement (je suis stressé par le souvenir
de mon grave accident de voiture… et je me stresse quand je
pense à l’entrevue que je dois avoir demain pour
demander une augmentation de salaire !!!)
La
réaction au stress est un processus d’adaptation qui
est à la base de l’évolution et qui doit
permettre quand elle se déroule normalement un
retour à un nouvel équilibre.
Les
manifestations de cette réponse au stress sont multiples et
vont intéresser tout notre corps et tous nos organes : par
exemple si je suis stressé mon cœur
s’accélère, ma respiration
s’accélère aussi, ma peau peut rougir ou
blanchir, je peux me mettre à transpirer…etc, mais
au
final toutes ces réactions ont pour but de me maintenir en vie
:
- En permettant à mon
corps de rentrer en action (Fight or
Flight)
- En assurant
mon
autonomie par rapport à
l’environnement
- En
assurant la
conservation de la structure de
l’organisme (Homéostasie)
Revenir en
haut de la pageCOMMENT
CELA SE PASSE T-IL ? Imaginons
notre organisme comme un réseau complexe de personnes
travaillant
dans le même but : nous maintenir en vie et en état
de
fonctionnement efficace. Ces personnes vont devoir communiquer entre
elles. Elles le feront soit par téléphone, soit par
la poste.
Au
niveau corporel, c’est un peu la même chose. La
communication se fera soit par transmission d’un
influx nerveux
électrique très
rapide, soit par une
transmission
chimique un peu plus lente.
Par
exemple quand je
veux bouger le bras, mon cerveau envoie un ordre qui se transmet
électriquement jusqu’au muscle. En revanche si
j’ai
faim ou que je mange la régulation pour obtenir un niveau de
sucre
constant dans l’organisme se fera de façon chimique.
Nos
réactions au stress vont donc
utiliser
ces deux voies de communication.
La
voie nerveuse rapide
est celle du
système
sympathique
et la voie plus lente chimique correspond à
l’axe
hypothalamo-hypophyso-surrénalien. Ces deux voies
de
communication aboutissent à la sécrétion des
hormones du
stress : adrénaline et noradrénaline pour le
système
sympathique, corticoïdes pour l’axe
hypothalamo-hypophyso-surrénalien.
Revenir en
haut de la pageLe
système nerveux
sympathique Le
système nerveux
sympathique fait partie avec le système nerveux
parasympathique de
ce que l’on appelle le système nerveux autonome.
Comme son
nom l’indique, cela signifie que nous n’avons pas
de
possibilités de le commander par la volonté :
j’ai la
possibilité de bouger un bras ou une jambe, mais je ne peux
pas,
de par ma volonté, ralentir ou accélérer mon
cœur
ou encore décider d’arrêter les
mouvements de mon
tube digestif.
Ce
système
nerveux sympathique et para sympathique innerve la
totalité
de notre organisme : cœur, vaisseaux, estomac, intestin,
bronches,
vessie, certains sphincters, peau, pupille.
En cas
de situation
jugée stressante par certaines zones
cérébrales
indépendantes de notre volonté (hypothalamus, cerveau
limbique), ce système nerveux sympathique est excité,
ce qui
est à l’origine de deux types de réactions :
- au
niveau de tous les organes innervés, il provoque une
excitation
grâce à la sécrétion par
les terminaisons
nerveuses d’une hormone appelée la
noradrénaline
- l’excitation
du sympathique provoque également la mise en jeu de la partie
centrale des glandes surrénales (la
médullosurrénale).
Ceci entraîne la sécrétion d’une
autre hormone
(adrénaline) qui peut se distribuer non plus exclusivement
à
un seul organe localement, mais être mise en circulation pour
tout
l’organisme.
L’action
conjointe de ces
hormones (adrénaline et noradrénaline) au niveau des
organes
et dans le corps en général
provoque
toute une série de réactions corporelles
:
- augmentation
de la fréquence cardiaque
- augmentation de
la
fréquence respiratoire
- dilatation des
vaisseaux des muscles
- constriction
des vaisseaux de la peau
- augmentation de la
transpiration
- moindre
sensibilité à la douleur (analgésie)
- dilatation
pupillaire
- augmentation du tonus musculaire
- diminution
du temps de coagulation
- mobilisation
d’énergie
- augmentation
de captage du sucre par les muscles
- augmentation du
métabolisme du sucre dans le foie
- diminution
des
autres voies consommatrices d’énergie
- diminution
de la digestion
- diminution de la croissance
- baisse
de
l’immunité
- baisse de la libido
Cette série de
réactions, qui
semblent à priori très compliquées, concoure
en fait
à un seul objectif : préparer à la lutte ou
à la
fuite.Pour me battre ou fuir, il vaut
mieux que mon
cœur batte vite, que j’ai du tonus musculaire, que
je
ressente moins la douleur, que je ne saigne moins si je suis
blessé, que mes yeux voient bien (pupille). Il n’y a
pas de
place dans ces moments là pour digérer ou faire un
petit
câlin…
Cette réponse par
le système
sympathique est normalement une réponse à
court terme.
Elle entraîne une mobilisation d’énergie en
vue
d’une dépense immédiate : c’est
la réponse
que va mettre en jeu la gazelle poursuivie par une lionne… si
elle parvient à échapper au danger la
réaction cesse très rapidement… la
gazelle
contrairement à l’être humain ne va pas
ressasser le
danger pendant toute la journée et de plus elle aura
dépensé l’énergie
mobilisée par une
course… alors que si mon supérieur
hiérarchique me
stresse il est rarement possible d’enfiler un short et de
faire
le tour du quartier en courant…
Revenir en
haut de la pageL’axe
hypothalamo-hypophyso-surrénalien Ce mot est un peu
compliqué… il
rend compte du fait qu’il existe une liaison chimique entre
l’hypothalamus et l’hypophyse situés dans
le cerveau,
et une partie des glandes surrénales situées au
dessus des
reins.Comme il avait stimulé
le système
sympathique, l’hypothalamus va sécréter une
substance
appelée CRH qui va stimuler l’hypophyse.
L’hypophyse
est la zone de régulation de toutes nos secrétions
hormonales
et sous l’effet du CRH, elle secrète
elle-même une
substance (ACTH) qui va activer la corticosurrénale. La
corticosurrénale (la partie périphérique de
la glande
surrénale) va alors sécréter des
glucocorticoides.
Les
glucocorticoïdes vont agir sur le métabolisme des
sucres et
des protéines de notre organisme.
D’autres glandes
endocrines
comme la thyroïde, le pancréas et le
système
immunitaire (thymus) sont également stimulées par
l’hypophyse.
Ces
mécanismes complexes ont en fait un objectif simple : assurer
une
adaptation à plus long terme de notre organisme face
à une
situation considérée comme stressante.Ces
deux
systèmes complémentaires agissant a priori à
court terme
(
système
sympathique) et
à plus long terme (
axe
hypothalamo-hypophyso-surrénalien) sont connus
depuis plus
de 50 ans et en 1946 Hans Selye a décrit le
syndrome
général
d’adaptation qui résume ces
différentes phases
de réaction au stress.
Revenir en
haut de la pageLE
SYNDROME GENERAL
D'ADAPTATION COMPREND PLUSIEURS PHASES - Une
phase d’alarme : réaction aigüe
- Une
phase de résistance ou d’adaptation
- Une
phase d’épuisement
Revenir en
haut de la pageElle
est appelée phase émotionnelle en raison de la
richesse des réactions psychologiques. Elle réalise
une mobilisation consciente et inconsciente de l’individu
à la fois psychique et biologique. Cette phase est
très variable en intensité et aussi en durée.
Elle
est le plus souvent très courte et elle est habituellement
marquée par une expression émotionnelle :
inquiétude, angoisse.
C’est la
classique "
décharge
d’adrénaline" : tachycardie,
accélération respiratoire, sueurs,
sécheresse de la bouche, agitation et tremblements ou
immobilisation.
Parfois mais exceptionnellement,
elle peut être beaucoup plus sévère et durer
de quelques minutes à vingt quatre heures : C’est la
phase de choc bien connue des réanimateurs et décrite
en pathologie de guerre : tachycardie, hypotension, hypotonie, anurie,
dépression du système nerveux.
Cette
phase de choc peut être exceptionnellement mortelle, comme si
l’organisme avait utilisé toutes ses
réserves énergétiques en quelques minutes ou
quelques heures.
Sinon apparaît une phase
de contre-choc, avec mise en jeu des moyens de défense en
particulier par modification des glandes surrénales, du
thymus, des organes lymphatiques.
Si le stimulus
persiste, on entre dans la phase de résistance ou
d’adaptation car aucun organisme ne peut rester longtemps
dans cet état trop coûteux en énergie.
Revenir en
haut de la pageLa phase
d'adaptation ou de
résistance L’organisme
va "organiser sa défense".
Il
se concentre sur l’essentiel : survivre.Il
mobilise ses réserves énergétiques pour
augmenter sa capacité de résistance grâce au
système neuro-endocrinien ; il accepte de fonctionner en
"surrégime" avec bien sûr des risques liés
à cet état : hypertension artérielle,
ulcère gastrique, asthme, infections…etc
L’organisme
devient de plus en plus sensible à tout autre agent stresseur
même minime qu’il aurait bien supporté
auparavant. Si le tableau persiste survient la phase
d’épuisement.
Revenir en
haut de la pageCette
étape marque la faillite des possibilités
d’adaptation de l’organisme. Cette phase se traduit
par le même tableau qu’à la phase
aiguë de façon plus ou moins rapide pouvant conduire
à la mort ou à la survenue d’une maladie
organique.
Ce double système de
régulation et d’adaptation (système
sympathique et axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien) qui
correspond à la conception biologique du stress
s’est enrichi ces dernières années
par la confirmation du rôle complexe du cerveau.
Revenir en
haut de la pageLE
CERVEAU ET LE STRESS : QUELQUES NOUVEAUTES Il
est connu depuis longtemps que le cerveau est un organe
secrétant de très nombreux neurotransmetteurs dont la
connaissance s’affine d’année en
année. A côté des amines endogènes
(dopamine, noradrénaline, sérotonine) ou des acides
aminés (GABA, glutamate), les neuropeptides prennent de plus
en plus d’importance (CRH, bradykinine, vasopressine,
endorphines, opioïdes et d’autres comme le
neuropeptide Y de découverte plus récente).
Toutes
ces substances secrétées par le cerveau sont
indispensables et jouent un rôle dans de nombreuses
circonstances : la faim, la soif, le plaisir,
l’anxiété. Elles auront pour la plupart
d’entre elles plusieurs types d’action. Ainsi par
exemple, le neuropeptide Y va jouer un rôle dans la diminution
de l’anxiété, ce qui est
bénéfique à court terme, mais en
même temps il favorisera
l’obésité, l’augmentation du
cholestérol, la survenue de l’athérome,
l’épaississement des parois artérielles ce
qui est néfaste à long terme. Il est
également impliqué dans la régulation de
protéines inflammatoires, les interleukines et dans la
modulation des cellules immunitaires.
Revenir en
haut de la pageToutes
ces réactions biologiques complexes permettent à
l’être humain de s’adapter dans la vie.
Elles ne deviennent néfastes que lorsqu’elles sont
inadaptées par excès quand je veux absolument
poursuivre la lutte trop longtemps (stress chronique) ou au contraire
par défaut si je ne cherche même plus à
lutter et que je me sens dépassé par la moindre
petite adaptation à réaliser (dépression).
Cette phase de dépression est souvent la conséquence
d’un stress chronique qui a provoqué un
épuisement de certaines zones cérébrales en
particulier l’hippocampe au niveau du cerveau amygdalien.
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