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E
CŒUR ET LES ARTERES
Le
cœur est
un organe unique
(comme le cerveau, le foie). Il est situé dans le thorax, plus
précisément dans le médiastin, entre les
poumons. Il est
en position médiane légèrement à
gauche. En fait,
comme pour le cerveau qui est unique mais aussi double (cerveau droit
et cerveau gauche), nous avons deux cœurs ou plutôt
deux
hémicoeurs : un hémicœur droit et un
hémicoeur
gauche qui sont accolés par une cloison commune
appelée le
septum.
Le cœur est
extrêmement bien
protégé dans le thorax par le bouclier sternal. Il a
à
peu près la taille de vos deux mains réunies et cette
taille,
bien entendu, varie s’il s’agit d’un
enfant,
d’un adulte et légèrement selon la
corpulence
(différence entre hommes et femmes). Son poids est
d’environ
300 grammes.
Un cœur bat environ 80
à 100 000 fois par
jour. Le cœur est une pompe dont le débit par minute
varie de
4,5 litres par minute au
repos à plus de 25 litres par minute en
cas d’effort très intense.
Sur 24
heures, son
débit est donc d’environ 8000 à 10000
litres de sang.
Malgré ce travail intense, il est capable de vivre plus de 100
ans sans prendre de congés payés. Le premier
battement
cardiaque survient alors que l’embryon n’a que 21
jours.
Le
rôle du cœur est en fait très simple : il
s’agit
d’une pompe qui doit faire circuler le sang dans notre
organisme,
afin de l’alimenter en particulier en oxygène, mais
aussi en
nutriments.
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Vue
extérieure du coeur Vue
du cœur en coupe Le
cœur
fonctionne comme un moteur.
Il est formé de quatre cavités : les 2 oreillettes et
les 2 ventricules. On appelle
veines
les vaisseaux qui arrivent au
cœur et
artères
les vaisseaux qui quittent le
cœur.
Les
oreillettes
sont des cavités ou des chambres de
réception :
elles reçoivent du sang par les veines : veines caves
supérieure et inférieure qui se jettent dans
l’oreillette droite et veines pulmonaires au nombre de quatre
qui
se jettent dans l’oreillette gauche.
Les
ventricules
sont
des cavités ou des chambres de contraction et
d’éjection vers les artères :
artère pulmonaire
à la sortie du ventricule droit et aorte à la sortie
du
ventricule gauche.
Entre les oreillettes et les
ventricules,
ainsi qu’entre les ventricules et les artères
à la
sortie du cœur, il y a des
valves
qui sont en fait des
« clapets antiretour » : elles laissent passer le
sang dans
un sens et empêchent son retour en arrière.
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LE
SENS DE LA CIRCULATION - Le
sang veineux (pauvre en oxygène) revient dans
l’oreillette droite par les veines caves supérieure
et
inférieure
- Le sang passe dans le
ventricule droit grâce à l’ouverture de la
valve
tricuspide
- Le sang est éjecté
dans
l’artère pulmonaire grâce à la
contraction du
ventricule droit (ouverture de la valve pulmonaire)
- Le
sang
arrive dans les poumons où il s’enrichit en
oxygène et se vide du gaz carbonique
- Le
sang revient au cœur gauche par les veines pulmonaires et se
jette
dans l’oreillette gauche
- Il passe
ensuite
dans le ventricule gauche par ouverture de la valve mitrale
située
entre l’oreillette gauche et le ventricule gauche
- Le
ventricule gauche se contracte et éjecte le sang dans
l’aorte au moment de l’ouverture de la valve
aortique
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L’ALIMENTATION
DU CŒUR : LES ARTERES CORONAIRES
Les
cellules cardiaques
ont besoin de carburant pour fonctionner : cette énergie
(oxygène et nutriments) lui est fournie par le sang.
Le
cœur est alimenté par un réseau
artériel :- La
coronaire droite qui alimente la partie droite et
inférieure du
cœur
- La coronaire gauche qui se divise
en
deux branches (circonflexe et interventriculaire antérieure)
qui
alimente la partie antérieure et postérieure du
cœur
Le
cœur possède également son propre
système veineux
qui ramène le sang vidé de son oxygène au
niveau de
l’oreillette droite.
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Le
muscle cardiaque est un muscle très particulier, car il est
automatique : quand vous voulez contracter les muscles de vos bras et
de
vos jambes, vous le faites volontairement, mais vous ne donnez pas
à votre cœur l’ordre de se contracter 70
fois par
minute… il est automatique.
Au niveau du
cœur,
certaines zones cellulaires sont responsables de cette
automaticité : il s’agit d’un groupe de
cellules
situées dans l’oreillette droite qui vont produire
leur
propre excitation : c’est un peu comme une pile qui
fabriquerait
sa propre énergie.
Cette excitation
électrique va
ensuite être transmise aux oreillettes, puis aux ventricules
par
un tissu spécial de conduction : ce ne sont pas des fils
électriques mais des zones tissulaires très
douées pour
conduire l’électricité.
Cet
influx peut alors
parvenir aux cellules des oreillettes et des ventricules qui vont se
contracter.
Les cellules cardiaques ont donc trois
possibilités de fonctionnement : automaticité,
conduction et
contraction… mais certaines zones sont plus douées
pour
l’un ou l’autre mode de fonctionnement.
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Les
artères sont
des canalisations qui partent du
cœur et vont alimenter tous nos organes : le premier
à
être irrigué à la sortie du cœur
(artères
coronaires) est le cœur lui-même par les
artères
coronaires puis le cerveau par les artères carotides et les
artères vertébrales, enfin les reins et le tube
digestif.
Les
artères sont des tuyaux formés de cellules qui sont
reparties
en plusieurs couches (un peu comme un sandwich). On distingue trois
couches de l’extérieur vers
l’intérieur :
l’adventice, la
media et l’intima.
L’intima
est
elle-même formée de la limitante élastique
interne et de
l’endothélium qui est en contact directement avec le
sang et
joue un rôle fondamental dans l’évolution
des
artères. La surface globale de
l’endothélium d’un
être humain est de
En clinique, la mesure de
l’épaisseur de l’intima et de la media est
un indice
du risque cardiovasculaire… Les cardiologues expriment ainsi
scientifiquement la vieille expression populaire : « avoir
l’âge des ses artères ».
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Comment
les artères se bouchent elles ?
A
la suite
de
mécanismes complexes favorisés par les facteurs de
risque, le
cholestérol en particulier le LDL-Cholestérol va
s’accumuler dans l’espace
sous-endothélial. A la suite
de réactions inflammatoires, pour tenter de «
digérer
» cet amas de graisse, la paroi artérielle va
progressivement
s’épaissir jusqu’à obstruer
complètement
l’artère.
En
réalité
l’obstruction artérielle est le
résultat de deux mécanismes :
- L’épaississement
de la paroi :
l’athérome
- La
formation d’un caillot sanguin sur cette plaque
d’athérome : la
thrombose
Ce
mécanisme
d’athérothrombose associe athérome et
thrombose en
proportion variable : soit beaucoup d’athérome et
peu de
thrombose soit moins d’athérome et plus de thrombose.La
formation d’un caillot sur la plaque
d’athérome est
due au fait que l’organisme va en quelque sorte être
«
leurré » par cette plaque, qu’il va
considérer que
cette plaque est comme une plaie dans
l’artère… et,
comme lorsque vous vous coupez … l’organisme va
chercher
à colmater cette brèche en formant un caillot
sanguin.
A la phase aigüe d’un infarctus on injecte ainsi au
patient
un produit non pas pour supprimer la plaque
d’athérome, mais
pour dissoudre le caillot et laisser passer à nouveau le
courrant
sanguin (la plaque sera supprimée si cela est
nécessaire par
une dilatation de l’artère au ballonnet).
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C’est
quoi un infarctus ?
Quand
une artère qui
alimente le muscle
cardiaque se bouche, la partie du cœur qui dépend de
cette
artère va mourir… (on dit se nécroser
)… c’est ce qu’on appelle un infarctus.
Cette zone va
évoluer ensuite comme une cicatrice qui n’a plus de
propriétés de contraction… Si la perte de
contraction
est importante, peut survenir alors une insuffisance
cardiaque.
Dans
la grande majorité des cas si l’obstruction par le
caillot sanguin est brutale, le rétrécissement de
l’artère par l’athérome est en
fait progressif et le patient ressentira avant l’infarctus
des douleurs dans la poitrine (angine de poitrine) quand il fera un
effort, c'est-à-dire au moment où le débit
sanguin ne sera pas suffisant en raison du
rétrécissement :
toute
douleur qui survient dans la poitrine au moment d’un effort
et cesse à l’arrêt de l’effort
doit amener à consulter rapidement un médecin.Revenir en
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Quelles
peuvent
être les conséquences de l’infarctus ?
Un
certain nombre d’infarctus sont encore
malheureusement mortels soit parce qu’ils
détruisent
une trop
grande partie du muscle cardiaque, soit le plus souvent parce
qu’ils entraînent des anomalies dans
l’activité
électrique du cœur qui sont responsables
d’un
arrêt cardiaque.
Quand un patient qui fait
un infarctus est
hospitalisé assez tôt (dans les heures qui suivent le
début de la douleur… l’idéal est
moins de 2
heures), on lui injecte un produit pour supprimer le caillot sanguin
qui obstrue l’artère coronaire (
on appelle cela une
fibrinolyse). Ceci permet de limiter
l’importance de
l’infarctus voire de l’empêcher si le
muscle n’a
pas souffert trop longtemps.
Le plus important est en effet de
réduire au maximum la taille de l’infarctus, car la
zone de
muscle cardiaque qui est détruite ne peut plus reprendre une
contraction normale et cette zone cicatricielle peut entraîner
des
anomalies dans le rythme cardiaque ou un tableau
d’insuffisance
cardiaque, si elle est importante (un cœur normal
éjecte
à chaque contraction environ 70% de son volume :
après
infarctus cette capacité risque de diminuer et devient
très
problématique en dessous de 30%).
Toute
douleur thoracique
prolongée pendant plusieurs minutes localisée
derrière
le sternum, irradiant vers le cou, les mâchoires, les bras
doit
jusqu’à preuve du contraire être
considérée
comme un infarctus et doit entrainer une hospitalisation
d’urgence pour bilan cardiaque. Revenir en
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Coronarographie,
angioplastie, pontages… c’est quoi ?
Les
artères du cœur ne sont pas visibles en
échographie (on
commence à les étudier au scanner) mais pour les voir
réellement il faut les opacifier en y injectant un produit qui
sera visible en radiographie :
c’est
la coronarographie.
Cela
consiste à monter une petite sonde jusqu’aux
artères du
cœur soit en passant par l’artère
fémorale
(cuisse) soit par l’artère radiale (poignet).
Cet
examen se fait lors d’une
courte hospitalisation. Il n’est pas douloureux mais parfois
se pratique avec une
anesthésie légère.
La
coronarographie est un
examen diagnostique qui permet de faire de façon
précise le
point sur la ou les lésions artérielles que
présente le
patient.
Selon
le type de lésions
constatées on pourra
alors décider du traitement le plus approprié pour le
patient
: soit traitement médical (médicaments) soit
angioplastie
coronaire (appelée aussi dilatation) ou chirurgie (pontages
coronariens).
La
décision de tel ou tel
autre type de
traitement se fait en fonction du type de lésions
artérielles, de l’âge, du terrain
(diabète). Etre
opéré ne signifie pas avoir une atteinte plus grave
mais
seulement que le type de lésions coronaires se
prête mal
à une dilatation :
le
but est donc de donner à chaque
patient
le plus de chance de bien évoluer en prenant le moins de
risque.Revenir en
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Elle
consiste
à aller placer au niveau du rétrécissement
artériel
(sténose) un petit ballon monté sur un guide
très fin
qui sert de tuteur. Le ballon est gonflé pour écraser
le
rétrécissement puis il est retiré.
De
plus en
plus souvent on place sur le ballon un petit ressort appelé
«
stent » qui restera dans l’artère une fois
le ballon
gonflé et retiré. Ce stent permet
d’éviter les
complications de la dilatation et de diminuer le risque de
resténose après dilatation
(l’artère est
comme notre peau elle cicatrise plus ou moins bien, parfois de
façon un peu irrégulière).
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Parfois le
rétrécissement se
prête mal à une angioplastie (bifurcation, coude,
calcification) et on propose alors un geste chirurgical. Le chirurgien
peut réaliser plusieurs
pontages,
soit à
l’aide
d’artères qu’il prélève
au niveau du thorax
(artère mammaire) soit à l’aide de veines
prélevées dans les jambes (veines saphènes).
La
chirurgie des artères coronaires se fait le plus souvent sans
arrêter le cœur (chirurgie à cœur
battant) et plus
rarement en arrêtant le cœur sous circulation extra
corporelle quand il est nécessaire par exemple de remplacer
dans
le même temps une valve cardiaque.
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