MEDITAS
Mesures d'éducation Thérapeutique appliquées au stress en Cardiologie

Coeur MEDITAS - Retour au sommaire
Retour à l'accueil

STRESS ET CARDIOLOGIE

« Exercer un métier à haute responsabilité augmente le risque de maladie cardiaque » - Sir William OSLER - 1907



Le stress, c’est la vie. Le stress par sa demande d’adaptation permanente a permis toute la chaîne de l’évolution du monde vivant.

Cette réaction bénéfique, la plupart du temps, peut avoir des conséquences néfastes si elle est mal adaptée.

Cette réaction dépend en grande partie de circuits cérébraux anciens destinés à assurer notre défense vitale.

Notre réaction au stress ressemble souvent à une chasse au lapin armé d’un bazooka… or un bazooka est plus dangereux qu’un lapin !!!

Notre système cardiovasculaire est en première ligne dans le processus d’adaptation au stress :

♥ Accélération de la fréquence cardiaque
♥ Augmentation de la pression artérielle
♥ Action sur la paroi artérielle
♥ Modification de la coagulation… etc

Il risque de payer un lourd tribut au stress en cas de réaction mal adaptée.

HautRevenir en haut de la page
UN PEU D’HISTOIRE

Alors qu’on ne parlait pas encore de stress, le cardiologue Canadien William Osler écrivait déjà en 1907 qu’un métier à haute responsabilité peut favoriser la survenue d’un infarctus.

Pendant de nombreuses années, en particulier en France, la relation entre le stress, l’anxiété et la maladie coronaire n’a pas été vraiment admise. Beaucoup pensaient que le stress n’était pas mesurable (un peu comme la douleur) et que de ce fait, il était très difficile de réaliser des études scientifiques sur ce sujet.

En 2004
une grande étude mondiale (INTERHEART) a montré que le stress psychosocial était un facteur de risque majeur de la maladie coronaire.

Avant 2004 certains faits étaient déjà connus :

En 1959, deux cardiologues américains (M. Friedman et R.H. Rosenman) ont montré qu’un type psychologique appelé profil de type A était favorable à la survenue d’un infarctus.

Le profil psychologique de type A se caractérise par :
  1. Urgence du temps
  2. Combativité, compétitivité, sens du défi
  3. Polarisation par le travail, Activités multiples
  4. Quête de reconnaissance, Exigence pour soi même
  5. Impatience, ponctualité, rapidité pour parler, manger, marcher

Vers les années 1970, il est apparu que le trait le plus néfaste de ces patients de type A est en fait l’hostilité (le combatif-râleur permanent… !!!)

HautRevenir en haut de la page
COMMENT LE STRESS AGIT SUR LE CŒUR

Le stress n’est pas mauvais en lui-même pour l’organisme, c’est la mauvaise adaptation de nos processus de défense à une situation stressante qui est néfaste.

Le stress psychosocial va agir de deux façons :
  1. Indirectement par action sur les autres facteurs de risque
  2. Directement sur la survenue et l’évolution de la maladie coronaire
HautRevenir en haut de la page
STRESS ET FACTEURS DE RISQUE

Rappelons que les facteurs de risque de la maladie artérielle sont multiples et comprennent des facteurs non modifiables et des facteurs modifiables.

Les facteurs non modifiables sont :
  1. Les antécédents familiaux de maladie artérielle
  2. Le vieillissement
  3. Le sexe : les femmes sont relativement protégées jusqu’à la ménopause
Les facteurs modifiables sont :
  1. L’intoxication tabagique
  2. Les Dyslipidémies
  3. Le Stress psychosocial
  4. Le Diabète
  5. L’hypertension arterielle
  6. L’obésité
  7. La sédentarité
  8. Le Comportement alimentaire en particulier les régimes pauvres en légumes
HautRevenir en haut de la page
Stress et tabac

Le stress psychosocial favorise le début et le maintien de l’intoxication tabagique.

L’arrêt de l’intoxication tabagique est d’autant plus difficile que le tabac a des propriétés relaxantes au niveau musculaire…

Le sevrage au tabac augmente le stress et l’anxiété. Ceci est à l’origine d’un cercle vicieux entre stress (cause et conséquence) et tabac.

HautRevenir en haut de la page
Stress et cholestérol

Le stress provoque des modifications lipidiques, en particulier une hausse du LDL (mauvais) et une baisse du HDL cholestérol (bon), augmentant le risque coronarien dans toutes les tranches d’âge et toutes les classes socioéconomiques.

HautRevenir en haut de la page
Stress et hypertension artérielle

Le stress n’est pas la cause principale de l’hypertension artérielle mais il peut la favoriser ou l’aggraver.
Certains patients présentent une réactivité tensionnelle anormale au stress (réaction intense et prolongée) qui augmente leur risque cardiovasculaire.
L’exemple le plus connu de cette réactivité tensionnelle accrue est « l’effet blouse blanche » pour les patients qui sont stressés par un médecin. Cette hyperréactivité peut cependant survenir pour toute autre cause de stress provoquée par le travail par exemple.
Il est possible ainsi d’expliquer ce qu’on appelle à l’heure actuelle «l’hypertension cachée » : il s’agit de patients dont la tension est normale chez le médecin et dont les chiffres de tension sont anormalement élevés durant le travail.
 
Cette relation entre stress et hypertension artérielle est vraie surtout pour les hommes, pour le stress au travail et en cas de colère.

HautRevenir en haut de la page
Stress et obésité

La relation entre le stress et l’obésité est souvent discutée : les réponses sont à l’heure actuelle assez claires.
  1. Le stress aigu fait maigrir
  2. Le stress chronique fait grossir surtout ceux qui ont déjà un poids limite ou augmenté
  3. Le stress favorise le syndrome métabolique qui associe :
    1. obésité abdominale
    2. troubles de la glycémie, résistance à l'insuline
    3. hypertension artérielle
    4. dyslipidémie
    5. hypercoagulabilité sanguine
Le syndrome métabolique augmente le risque d’infarctus.

HautRevenir en haut de la page
Stress et diabète

Il n’y a pas de preuve actuelle sur le rôle direct ou indirect du stress dans le déclenchement du diabète.

En revanche l’équilibre du diabète et la survenue de ses complications semblent influencés par le stress et l’anxiété peut-être directement mais surtout indirectement en raison des troubles psychologiques que cette maladie chronique peut entraîner.

Le diabète est très fréquemment associé à des troubles anxieux.

HautRevenir en haut de la page
Stress et sédentarité

La sédentarité aggrave les effets du stress à l’inverse de l’activité physique qui est une des façons d’utiliser l’énergie provoquée par la réaction de stress (Fight or Flight : Combattre ou Fuir ).

L’activité physique permet de renforcer le système parasympathique (système anti-stress).
L’activité physique a un effet anti anxiété, anti dépresseur et améliore le fonctionnement cérébral (plasticité neuronale).

HautRevenir en haut de la page
Stress et antécédents

La réactivité au stress peut être modifiée chez un individu en liaison avec des situations de stress vécues dès l’enfance et même avant la naissance :
  1. En cas de stress important ou chronique chez la mère durant la grossesse
  2. En cas de situation de stress dans la période néonatale ou dans l’enfance par exemple
    1. Séparation précoce entre la mère et l’enfant
    2. Hospitalisation prolongée de l’enfant pour réanimation ou intervention chirurgicale
HautRevenir en haut de la page
EFFETS DIRECTS DU STRESS SUR LE CŒUR

Les effets directs du stress sur le cœur peuvent schématiquement séparés en :
  1. Effets à long terme : plus de 10 ans avant l’infarctus
  2. Effets à moyen terme : dans un délai inférieur à deux ans avant l’infarctus
  3. Effets à court terme : dans les heures qui précèdent l’infarctus
HautRevenir en haut de la page
Les effets à long terme

Le profil psychologique de type A décrit en 1959 par deux cardiologues américains, Friedman et Rosenmann, est considéré comme à haut risque cardiaque.

Ce profil est marqué par certaines caractéristiques psychologiques :
En fait, de tous ces traits psychologiques, c’est l’hostilité qui est un facteur de risque de survenue d’événements coronariens : …le râleur permanent qui peste contre tout et contre tous…

Un niveau socioéconomique bas majore également le risque coronarien en raison :
  1. D’un plus faible niveau éducatif (ceci est surtout vrai pour les femmes)
  2. De plus faibles possibilités de contrôle au travail (hiérarchie plus pesante)
  3. D’une majoration des facteurs de risque classiques
A long terme le stress entraine en particulier :
Qui vont être responsables de lésions artérielles précoces.

HautRevenir en haut de la page
Les effets du stress à moyen terme

L’existence d’un stress prolongé et incontrôlable, c’est à dire quand le sujet a la sensation de n’avoir aucune possibilité d’action pour diminuer le stress, peut aboutir à un syndrome d’épuisement. Ce tableau d’épuisement associe une forte irritabilité, une démoralisation et un manque d’énergie (qui est l’élément le plus prédictif).

Le syndrome d’épuisement est provoqué par une hyper-activation chronique de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien qui est responsable d’une activation des plaquettes sanguines (risque de formation de caillots sanguins dans les artères) et de réactions inflammatoires artérielles qui vont favoriser l’obstruction artérielle.

HautRevenir en haut de la page
Les effets du stress à court terme

Le stress aigu peut provoquer un accident cardiaque brutal surtout s’il survient sur un terrain favorable : patient à haut risque ou ayant déjà présenté un problème cardiaque.

La colère qui est souvent associée à une faible possibilité d’expression des émotions est le facteur déclenchant le plus nocif, augmentant pour certains auteurs le risque d’infarctus par plus de 15.

Le stress aigu peut être exceptionnel tel un attentat ou un tremblement de terre, mais il s’agit le plus souvent d’un stress tout à fait banal mais vécu comme important pour le patient (stress subjectif ) comme par exemple un match de foot à la télévision, un débat politique, une petite querelle familiale…

Ainsi pendant la coupe du monde de football 2006 en Allemagne, le taux d’infarctus des téléspectateurs allemands a été multiplié par près de 3 les soirs de match : le risque le plus élevé a été noté lors d’un match (Allemagne-Argentine) qui s’est terminé par une séance de tirs au but. Le taux le plus bas a été noté lors du match pour l’attribution de la troisième place, car il n’y avait plus d’enjeu réel.

Les conséquences du stress aigu s’expliquent par :
  1. Une augmentation de la fréquence cardiaque
  2. Une élévation de la pression artérielle
  3. Une diminution du calibre des artères cardiaques
  4. Une baisse du volume sanguin
  5. Une augmentation brutale de la coagulation
Ces différentes modifications physiologiques ont pour conséquence :
HautRevenir en haut de la page
CONSEQUENCES DU STRESS EN CARDIOLOGIE

Le pronostic d’un infarctus est influencé par :
  1. L’anxiété
  2. La dépression
  3. Le faible soutien social
  4. La perte de confiance en soi
  5. Le pessimisme
Le pronostic de l’insuffisance cardiaque est aggravé par :
  1. La dépression
  2. L’anxiété
  3. L’isolement social
  4. Le manque de confiance en soi
  5. Une mauvaise relation de couple
  6. Une faible expression émotionnelle
  7. Une tendance au pessimisme
Le résultat d’une dilatation coronaire ou d’une chirurgie coronaire (pontages) est altéré par :
  1. La dépression
  2. L’anxiété
  3. Un syndrome d’épuisement dû au stress chronique
  4. Un faible soutien social
  5. Le manque d’espoir et le manque d’optimisme qui sont les plus cardiotoxiques
HautRevenir en haut de la page
QUELQUES CHIFFRES A RETENIR

HautRevenir en haut de la page
FREQUENCE DU STRESS


HautRevenir en haut de la page

Prenez soin de vous

MEDITAS - Retour au sommaire
Retour à l'accueil