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à l'accueilTRESS OU
ANXIETE ?
Je suis
stressé…
Je suis
anxieux…
Je
déprime…
Ces mots souvent
employés et parfois de
façon inappropriée : quelles
différences entre stress, anxiété
et dépression ?
Le
mot de stress trouve sa source dans le terme latin
stringere qui peut
être traduit par "tendre de façon raide, serrer, ou
étreindre". Il
évoque l'oppression, la détresse qui étreint
le cœur, mais aussi le
sentiment de solitude, d'abandon ou d'impuissance.
Le
terme est emprunté à la physique et désigne
alors la contrainte exercée
sur un matériau : celui-ci peut résister à
une succession de
contraintes d'intensité moyenne ; si les contraintes
appliquées sont
excessives et durables, ou si l'objet est fatigué, il peut y
avoir
déformation ou rupture. L'idée de stress
évoque donc une tension
excessive conduisant à la déformation ou la rupture.
Par analogie, le
stress peut ainsi être à l'origine de maladies
somatiques ou
psychosomatiques. Le stress est à la fois la force qui produit
la
tension, le stimulus externe, mais c'est aussi le résultat de
l'action
de l'agent externe physique, psychologique ou social. Il s'agit alors
d'étudier l'état de stress, c'est-à-dire les
conséquences biologiques,
somatiques ou psychiques sur la santé des personnes,
liées à l'action
de l'agent stressant.
Pour Hans Selye
qui a introduit la notion de stress dès 1936, ce
phénomène est une
réponse spécifique de l'organisme à toute
sollicitation extérieure.
Soixante ans plus tard, la Direction Générale de
l'Emploi de l'Union
Européenne définissait le stress comme une
réaction émotionnelle et
psychophysiologique à des aspects du travail, à un
environnement et à
une organisation de vie défavorables. Le stress menace donc
ceux qui
vivent dans un niveau d'activité et de contrainte
élevé.
Un
excès de stress génère le
sentiment de ne pas être capable de gérer une
situation.
Le stress,
bien que
fréquent et
souvent impliqué dans nombre de pathologies somatiques, n'est
pas
encore défini de manière précise.
Il n'est pas possible de
proposer des critères diagnostiques de stress s'appliquant
à tous les
individus.
Le
diagnostic de stress chronique repose sur des critères moins
spécifiques :Les
"masques" comportementaux du
stress chronique sont les symptômes
dépressifs et le
découragement, l'anxiété,
l'irritabilité, la fatigue et l'épuisement
professionnel (ou burn-out syndrome, qui peut être
décrit
comme un état d'épuisement émotionnel,
physique et psychique survenant
souvent chez des sujets très investis dans une
activité qui ne leur
apporte plus la gratification et la reconnaissance qu'ils en
attendaient. Il est particulièrement constaté dans
les professions
soignantes, chez les travailleurs sociaux, enseignants, policiers...
une asthénie chronique, des céphalées et des
troubles du sommeil ou du
comportement alimentaires sont de constatation courante, de
même qu'une
plus grande sensibilité aux infections virales).
Les autres modes d'expression du
stress sont somatiques ou psychosomatiques. C'est dans ce
registre que se retrouvent les douleurs, les manifestations
dermatologiques diverses, les dysfonctions gastro-intestinales, les
signes cardiovasculaires "atypiques" et les troubles de la
sphère
génitale. Un dernier mode d'expression du stress est la
modification du
comportement. Une consommation majorée de tabac ou d'alcool,
des
troubles de la sexualité et de l'appétit de
même qu'une modification du
poids en sont les indices.
Le
diagnostic et la prise en
charge du stress ne peut se limiter à une
recherche de
symptômes psychologiques ou comportementaux.
Elle
nécessite également
une
évaluation de l'environnement du patient stressé.
Le
stress peut concerner la
vie
professionnelle ou familiale. Dans le domaine
professionnel, les principales causes de stress sont les
mauvaises conditions
de travail,
l'ambiguïté
dans la carrière,
l'insécurité
de l'emploi,
les risques
liés à l'exercice professionnel,
l'ambiguïté du rôle professionnel. Les
conflits
avec les pairs ou avec la hiérarchie sont d'autres facteurs de
stress,
de même que les
contraintes
sur le comportement, les contraintes de temps, la
surcharge de
travail,
l'excès
ou le
manque de responsabilités.
Les conséquences du
stress
sur le travail et les mécanismes d'ajustement mis en place
pour y faire
face ont fait l'objet de multiples travaux. L'urgence de ceux-ci est
bien entendu économique, le coût des pathologies et
des arrêts de
travail ne faisant que croître dans les
sociétés occidentales : 2,5 %
du produit intérieur brut (PIB) au Danemark, 10 % en Grande
Bretagne et
en Norvège, ou plus de 500 millions de journées
perdues aux États-Unis
qui cumulent 14 000 personnes décédées
d'accidents du travail.
Les
causes de stress sont
multiples : conditions de travail, organisation,
retombées
du travail dans la vie familiale, rigidité de l'organisation,
absence
d'évolutivité de la carrière...
Les conséquences sont
importantes
sur le plan psychologique et sont responsables de
décompensations
pathologiques : syndrome d'épuisement, troubles anxieux,
tension
nerveuse et irritabilité, démotivation,
dévalorisation... Les
stresseurs objectifs les plus significatifs sont connus : rythme de
travail, bruit, dangerosité du métier... Les
stresseurs subjectifs sont
importants à prendre en compte : image professionnelle,
responsabilité
personnelle et contrôle de l'activité, participation
à la décision et
qualité des relations interpersonnelles. Il convient cependant
de
moduler ces notions avec l'incidence du niveau de responsabilisation.
C'est ainsi que le risque le plus élevé de pathologie
coronarienne
associe exigences d'effort élevées et
responsabilisation faible, alors
que seront protégés de l'infarctus du myocarde les
travailleurs ayant
des exigences d'effort faibles et un niveau de responsabilisation
élevé.
Revenir en
haut de la pageL'anxiété
est un symptôme très fréquent
en consultation de médecine générale.
Lorsqu'elle résume et organise le tableau clinique, il s'agit
de
troubles anxieux parmi lesquels on distingue le
trouble panique et
le
trouble
anxiété généralisée,
distinction fondée sur une réactivité
différente aux traitements psychotropes. Si les nombreuses
études
cherchant à valider cette distinction sur des
critères cliniques,
évolutifs, génétiques ne permettent pas de
conclure clairement à
l'homogénéité de ces sous-types cliniques,
la pertinence thérapeutique
de ce découpage est claire puisque le trouble panique
répond mieux aux
antidépresseurs qu'aux anxiolytiques alors que ces derniers
restent le
traitement privilégié du trouble anxieux
généralisé.
Le
principal diagnostic différentiel des troubles anxieux est la
dépression. En effet, dépression et
trouble anxieux s'associent
fréquemment chez un même patient, soit
successivement, soit
conjointement. La comorbidité des troubles anxieux et
dépressifs : 25 %
des sujets anxieux présenteront un épisode
dépressif majeur ; 40 % des
sujets présentant un épisode dépressif
majeur présenteront un trouble
anxieux. Dans une consultation de médecine
générale, parmi les 15 %
présentant un trouble anxieux
généralisé, près de la
moitié ont des
antécédents de dépression.
Au-delà
des problèmes
théoriques que pose une telle intrication, l'extrême
fréquence de cette
association et les différences dans la prise en charge des
troubles
anxieux d'une part et d'un trouble dépressif d'autre part,
impose
devant tout syndrome anxieux de rechercher systématiquement un
état
dépressif.
Revenir en
haut de la pageIl est fréquent :
sa prévalence sur la vie entière, sans doute
sous-estimée, est de 1,5 à
4 %. Le médecin généraliste est
particulièrement concerné par ce type
de trouble car les manifestations physiques (respiratoires et
cardiovasculaires surtout) sont, le plus souvent, au premier plan du
tableau.
Son
pronostic peut être très sombre du fait
des complications évolutives possibles et des risques de
chronicité.
Son traitement
est aujourd'hui bien codifié et repose sur les
antidépresseurs et non
les tranquillisants. Une guérison est possible. Le
succès thérapeutique
repose sur un diagnostic et une prise en charge adéquate
précoces.
Le trouble
panique se
caractérise
par la survenue récurrente de crises d'angoisse
aiguës, également
nommées attaque de panique, généralement
sévères, de survenue
imprévisible et spontanée et non exclusivement dans
une situation
particulière. Entre les crises persiste une peur de la
survenue de
nouvelles crises d'angoisse ou anxiété anticipatoire.
Le déclenchement
de la crise est soudain et l'accès peut durer de quelques
minutes à
quelques heures, sa fin pouvant être difficile à
repérer quand existe
une forte anxiété permanente.
Les manifestations physiques
sont le plus souvent au premier plan lors des attaques de panique et le
patient recourra volontiers aux services d'urgence ou à son
médecin
généraliste, convaincu de souffrir d'une maladie
somatique. Au premier
rang de ces manifestations se trouvent des symptômes
respiratoires
(sensation d'oppression thoracique, hyperventilation) et des
symptômes
cardio-vasculaires (palpitations, tachycardie,
précordialgies). Peuvent
également s'observer des sensations d'étourdissement,
de malaise ou
d'évanouissement, des tremblements ou des secousses
musculaires, des
paresthésies des extrémités, des
nausées, etc...
Revenir en
haut de la pageLe
trouble anxieux généralisé
Cette
catégorie de trouble anxieux, définie par
défaut et beaucoup moins
étudiée, est probablement
hétérogène. Ce trouble se
caractérise par
l'existence d'une anxiété ou de soucis
injustifiés ou excessifs et
persistants, associés à divers symptômes de
tension motrice
(tremblement, tressautements, tension et douleurs musculaires,
fébrilité, fatigabilité) et de troubles
neurovégétatifs (palpitations,
bouche sèche, mains moites, nausées,
étourdissements, etc) et
d'exploration hypervigilante de l'environnement (réactions de
sursaut,
difficultés de mémoire ou de concentration,
difficultés
d'endormissement, irritabilité). Cette
anxiété évolue en dehors de
symptômes spécifiques propres aux troubles phobiques,
au trouble
panique ou au trouble obsessionnel compulsif.
Revenir en
haut de la pageLe syndrome dépressif
comprend un ensemble de symptômes dont deux sont essentiels
car ils suffisent à poser le diagnostic :
l'humeur dépressive et
la perte de l'élan vital.
Les autres symptômes seront aussi d'une grande importance,
notamment
les signes somatiques, presque constamment présents dans les
états
dépressifs.
Revenir en
haut de la pageL'humeur
dépressive n'est pas une simple tristesse. Le pessimisme
imprègne
l'ensemble de la vie mentale du déprimé. Il existe
une véritable
douleur
morale, parfois suffisamment intense pour des
idées de mort.
Le
pessimisme porte sur les événements actuels et futurs.
Le passé reste assez souvent épargné,
parfois idéalisé (nostalgie).
Il
existe chez le déprimé une
perte
de l'estime de soi
avec des sentiments de dévalorisation et
d'autodépréciation. Dans
certains cas, le patient a des idées
déréelles sur lui-même (ruine,
indignité, culpabilité, incurabilité). De
telles idées caractérisent
l'état mélancolique, lors duquel le risque de passage
à l'acte
suicidaire est maximal.
L'humeur
dépressive
s'exprime généralement sur le plan comportemental,
notamment au niveau de la mimique. Le faciès est triste,
figé,
quelquefois déformé par la douleur (les sourcils
dessinent l'" oméga
mélancolique"). L'ensemble de la
gestualité
corporelle exprime le découragement et l'abattement. Les
idéations
dépressives
ne sont par contre pas toujours exprimées verbalement par le
sujet.
Lorsqu'elles le sont, c'est en général sous la forme
d'une plainte
douloureuse, ou parfois d'un discours cynique sur un monde
dépourvu de
sens.
L'humeur dépressive ne se maintient
généralement pas en
permanence lors d'un état dépressif. Il existe par
moments des états
d'émoussement affectif, voire d'indifférence, ou
même, dans certains
cas, l'anesthésie affective dont le patient a conscience.
Revenir en
haut de la pageElle
comporte plusieurs dimensions, comme le
ralentissement psychomoteur
qui depuis quelques années a pris une importance diagnostique
centrale
au sein du syndrome dépressif. Sur le plan moteur, le
ralentissement
touche globalement l'ensemble de la mobilité corporelle et
notamment la
démarche, la mimique, le débit verbal. La voix est
monotone ; le temps
de latence des réponses lors d'un dialogue est
allongé ; le discours,
quantitativement pauvre, est émaillé de pauses
fréquentes.
Le
ralentissement psychique
se traduit par une altération des fonctions cognitives, plus
particulièrement celles qui nécessitent un effort
(les activités
automatiques sont préservées).
Par
ailleurs, comme dans
l'anxiété, il semble exister lors de la
dépression un traitement
sélectif des informations au profit des données
congruentes à l'humeur
(donc ici celles qui confortent le
pessimisme
et les thèmes
d'autodévalorisation).
L'asthénie
dépressive constitue également une gêne
importante pour le malade.
Contrairement à la simple fatigue, elle se
caractérise par une
prédominance matinale (difficultés à se
lever, à se "mettre en route")
et par le fait qu'elle n'est guère améliorée
par le repos.
Les
symptômes somatiques sont assez variables selon les cultures.
Dans les pays occidentaux, dits développés, ils sont
largement dominés par l'anorexie et ses conséquences
:
perte de poids,
voire dénutrition. La
constipation
est le deuxième symptôme le plus souvent
observé. Les autres symptômes somatiques ont une
importance moindre :
hypotension,
bradycardie. Les
troubles
sexuels,
dont le déterminisme paraît plus complexe car
très lié à la perte de
l'élan vital, sont très fréquents :
diminution du désir, impuissance,
frigidité. Certains types de
douleurs
sont également souvent observés
(céphalées, algies
pseudo-rhumatologiques). Leur rapport avec la dépression reste
actuellement mal expliqué. Le
sommeil
du déprimé est en règle
générale perturbé par des réveils
nocturnes
avec difficultés du ré-endormissement et par une
insomnie de fin de
nuit avec réveils précoces.
Enfin, certains
symptômes psychiques sont fréquemment
associés au syndrome dépressif comme un certain
degré
d'irritabilité,
d'impulsivité,
susceptible de déterminer des comportements de violences,
témoigne
souvent de l'existence d'un état dépressif
larvé dont la
symptomatologie peut secondairement se compléter. Une
dimension
anxieuse est associée à bon nombre d'états
dépressifs, cause possible
de difficultés diagnostiques.
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